Lettre pour Etre Soi n° 38 – 13 novembre 2019

Photo Brooke Lark

Cette semaine, j’ai envie de vous inviter à prendre le temps pour manger.

Plusieurs des personnes que je connais et/ou accompagne vers un meilleur alignement de leur quotidien avec leurs besoins et identité profonde, ne prennent pas de temps pour manger.

Elles avalent quelque chose rapidement, debout, avec l’impression de perdre leur temps.

Elles sont absentes à ce qu’elles mangent/avalent, les yeux rivés sur un écran, un livre, les oreilles et leur attention branchées sur un podcast ou une émission radio, les pensées loin de leur assiette, de l’ingestion de son contenu, à mille lieux des signaux de leur corps et de tout le travail que celui-ci entame dès qu’il est question de manger et qu’il poursuivra plusieurs heures ensuite.

Elles n’anticipent pas le temps du prochain repas et cavalent ensuite pour trouver un truc “à l’arrache” qui conviendrait à leurs besoins et envies, ajoutant du stress et de l’urgence à des journées déjà très chargées.

Si elles ne mangent pas seules, elles polluent la pause du repas avec le déversement de leurs soucis, leurs colères, ou l’écoute des plaintes et des nuages noirs des autres membres de la tablée. La table devient synonyme de prise de tête, de mal-être, de lieu de règlement de comptes, les mêmes reproches sont servis et resservis, ressassés et remâchés, le temps se fige et l’ambiance est lourde.

Elles sont focalisées sur ce qui doit être mangé, ce qui se fait, ne peut se faire, sur l’idée qu’elles se font de l’effet que ce qu’elles vont manger aura sur leur ligne, leur santé, leurs finances, leur moral. Elles sur-pensent leur assiette et oublient de prendre le temps d’éprouver les sensations de leur corps et de vérifier à l’alignement de leur alimentation avec ce que leur dit sereinement leur âme, leur conscience.

Elles avalent des jus et des compotes, vite vite, sans mâcher et sans se “pauser”, sans variété de textures, de matrices alimentaires, parce qu’il faut bien donner de l’énergie au corps, mais le cœur et l’âme n’y sont pas, l’acte est fonctionnel, matériel.

C’est dommage.

Je ne juge évidemment pas, j’ai conscience d’avoir parfois telle ou telle de ces façons de faire, et je suis véritablement attachée à nourrir la bienveillance envers vous, envers moi, envers tous.

Mais c’est quand même dommage 😉

C’est dommage car le moment du repas est un moment idéal pour se “pauser”, pour se (re)connecter à soi, pour s’entendre, entendre son corps, sa voix intérieure, pour réaligner ce qui doit l’être, pour refaire au besoin l’étanchéité entre soi et le monde extérieur, pour se reposer, attacher l’importance qu’il faut à soi-même et à ce véhicule sublime et indispensable qu’est notre corps.

Entre autres.


L’article ci-dessus a été adressé aux abonné·e·s du site Le Droit d’Etre Moi le 13 novembre 2019, suivi de propositions pratiques pour aller plus loin. Pour vous abonner, cliquez ici. N’hésitez pas à partager ce billet, sans omettre d’en indiquer la source. Merci !

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