Dans le langage courant, un aliment est une “substance habituellement ingérée par un être vivant et lui fournissant les matières et l’énergie nécessaires à sa vie et à son développement” (dictionnaire Larousse).

Notre alimentation a en effet pour fonction première de nous donner matières et énergie nécessaires pour notre maintien en vie et notre développement.

Elle est, d’abord et surtout, un besoin, une nécessité vitale, physiologique.

La “bonne alimentation” est, fondamentalement, celle qui fournit à chacun·e ce dont il·elle a besoin pour vivre et se développer. Sa définition est nécessairement individuelle car chacun·e de nous a des besoins spécifiques.

L’alimentation est aussi source de sensations et d’émotions, que ce soit lorsque nous y pensons, lorsque nous la préparons, lorsque nous la mangeons, la partageons ou après l’avoir mangée.

Sensations et émotions positives telles que sensualité, confort, plaisir, joie, satiété, apaisement, sécurité, liberté, douceur, enchantement, gaieté.

Sensations et émotions négatives telles que culpabilité, amertume, dégoût, contrainte, colère, mal-être, déception, honte, peur, angoisse.

Pour beaucoup d’entre nous, l’alimentation est même d’abord et surtout consciemment appréhendée sous l’angle des sensations et des émotions qu’elle procure, et sa fonction première d’élément clé à notre vie et à notre développement reste enfouie dans notre inconscient.

“Inquiétude pénible, tension nerveuse, causée par l’incertitude, l’attente ; angoisse” ou “trouble émotionnel se traduisant par un sentiment indéfinissable d’insécurité” (dictionnaire Larousse), l’anxiété est une des émotions fréquemment liée au contenu de notre assiette.

Peur de grossir, inquiétude de participer à la catastrophe climatique annoncée, tension nerveuse lors des courses face à toutes ces étiquettes à déchiffrer, ces choix à faire, ces valeurs personnelles avec lesquelles nous souhaitons rester en cohérence. peur de manquer de tel ou tel nutriment, angoisse à l’idée de se rendre malade avec ce que l’on va manger, de ne pas offrir à nos enfants une santé optimale via l’assiette que nous leur proposons, perte de repères sur ce qui est “bon” (pour qui ? pour quoi ? en le préparant comment ? avec quel label ? vraiment ?) ou “mauvais”, obsessions, phobies, colère, nostalgie, tristesse.

Je vous propose le mot d’alimenxiété, contraction d’aliment et d’anxiété, pour englober ces émotions négatives.

L’alimenxiété, c’est un questionnement anxieux et épuisant portant sur ce qu’il convient de manger ou de ne pas manger.

Pendant près de 10 ans, à compter du moment où j’ai commencé à étudier de près les liens entre santé de ma fille aînée et contenu de son assiette, puis que nous avons eu confirmation de nos hyper-sensibilités alimentaires familiales, combien de fois me suis-je retrouvée en larmes / mise en colère /me suis sentie perdue ne sachant plus où donner de la tête ni que croire, que comprendre !

Aujourd’hui, je ne suis plus anxieuse à propos de mon alimentation.

Je suis vigilante mais non rigide, attentive mais non angoissée, toujours aussi curieuse de comprendre vraiment ce qui est offert à la consommation humaine mais non obsédée.

Sur les thématiques sur lesquelles je travaille en qualité de chercheure en droit de l’alimentation, je m’efforce de ne pas aborder mes recherches avec parti-pris et de mettre dans ma balance intellectuelle le pour et le contre, les avancées et les points de blocage. J’y mets le temps qu’il me faut, sans sentiment d’urgence, avec humilité, sans imaginer que j’ai une vérité à trouver, une révolution à faire éclater.

A mes client·e·s qui veulent retrouver l’alimentation qui leur convient intimement, physiquement, émotionnellement et moralement, et la vivre de façon déterminée et sereine, je propose des clés pour comprendre ce qu’est un aliment source de vie et d’énergie, comment l’identifier, comment décrypter labels, étiquettes et injonctions nutritionnelles. et comment se débarrasser de toute alimenxiété.

Et à titre personnel et familial, je cuisine comme je le sens, comme mon mari et moi l’expliquons dans notre dernier livre, Cuisinez comme vous le sentez : ce n’est plus l’alimenxiété qui gouverne mes choix et angoisse mes repas, et c’est une libération délicieuse.

Nous n’avons tous qu’une quantité limitée d’énergie : se libérer de l’alimenxiété, c’est retrouver de l’envie et des forces pour tant d’autres nourritures !

Pour aller plus loin

Je vous invite cette semaine à interroger votre rapport à ce que vous mangez et/ou ce que vous faites à manger pour ceux et celles dont vous avez la charge.

Pour cela, je vous propose les questions suivantes :

Suis-je inquiet·e de ne pas (leur) préparer ce qu’il faut ?

Est-ce que j’utilise une application pour choisir mes aliments ?

Ai-je des interdits alimentaires ?

Est-ce que je juge les choix alimentaires des autres ? et les miens ?

Est-ce que je suis très soucieux·se de l’impact de mes choix sur l’environnement et/ou sur d’autres, animaux ou humains, que moi ?

Est-ce que je trouve que manger est un casse-tête ?

Comment est-ce que je me sens après mes repas ?

Je suis là si vous avez envie que je vous accompagne sur ce chemin.

NB : Si vous pensez qu’une personne de votre entourage aurait plaisir ou intérêt à me lire et/ou à travailler avec moi, n’hésitez pas à lui transférer cette lettre et à l’inviter à s’y abonner.

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