Mastiquer c’est la santé

N’avale pas tout rond/trop vite, mâche !” 

Vous le dit-on ? Le dites-vous, à vous-même ou à d’autres ?

C’est un conseil extrêmement précieux.

Bien mâcher ce que l’on met dans sa bouche pour s’en nourrir joue plusieurs rôles.

1) Mâcher laisse le temps au corps d’analyser ce qu’on veut lui faire digérer

Pendant que nous mâchons, nos papilles informent notre cerveau de la nature de ce que nous avons mis dans notre corps, de sa comestibilité pour nous.

D’ailleurs, quand nous mangeons quelque chose pour la première fois, nous prenons d’abord une petite bouchée, nous la mâchons spontanément avec soin, nous analysons.

Plus on aime et/ou plus c’est familier, plus on avale vite !

Mâcher permet d’informer finement le cerveau.

2) Mâcher permet d’être présent·e à ce que l’on mange

Cette présence permet de savourer, de profiter, de ressentir, de respecter.

Elle permet d’avoir conscience des liens entre ce que l’on mange (quantité, structure, qualité, contexte, etc.) et réactions du corps (plaisir, dégoût, satisfaction, douleurs).

Elle offre le temps de savourer le temps et le contenu du repas partagé avec d’autres.

3) Mastiquer, c’est dans la bouche ou pas du tout

Quand nous mâchons avec soin, nous broyons les aliments, nous les réduisons en particules minuscules et nous 

Si nous ne faisons pas ce travail dans notre bouche, avec nos dents ou nos gencives, il ne sera pas fait plus loin dans le processus digestif, sauf partiellement pour les chairs animales que nos sucs gastriques peuvent dissoudre. L’estomac ne sait ni broyer, ni réduire les aliments en purée, pas plus que l’intestin.

Des molécules trop grosses peinent alors à circuler, fermentent, provoquent notre système immunitaire, la digestion est difficile, douloureuse. Des selles malodorantes peuvent exprimer cela.

4) Mastiquer, c’est insaliver

Mastiquer, c’est donner à la salive le temps de faire son travail dans la bouche“, écrit France Guillain (références en fin de lettre)

Tout doit être insalivé.

Le liquide comme le solide.

Une soupe doit être mâchée.

Un jus de fruits doit être mâché.

A défaut, l’amylase, une enzyme contenue dans notre salive, ne peut pas faire son travail de dégradation préparatoire indispensable à une bonne digestion.

Mâcher, c’est le point de départ de la digestion, de l’assimilation des nutriments, de l’élimination de ce dont le corps n’aura pas besoin, de la régulation hormonale de l’appétit, notamment.

Je ne vous en écris pas plus ici. Le sujet n’est pourtant pas clos du tout et je vous invite à vous y intéresser.

Ne serait-ce qu’en vous posant cette question : Et moi, comment est-ce que je mâche ?

Pour aller plus loin

  • Je vous invite à lire Mastiquer, c’est la santé, un livre écrit par France Guillain en 2004, réédité tout récemment (Editions Jouvence, 4,95 €), dont j’ai repris le titre pour intituler cette lettre.
  • L’auteure y décrit tous les bienfaits de la mastication (plaisir, développement du cerveau, meilleure digestion, régulation du poids, remercier ceux qui ont permis que notre assiette soit bien garnie…) et donne des conseils astucieux pour bien mastiquer (être attentif à la présentation des aliments, les couper finement, en prendre de petites bouchées, éviter tout ce qui est mixé, insaliver en conscience, chercher les saveurs…)
  • Sur le site Lanutrition.fr, vous pouvez aussi lire cet article : Mâchez bien, vous mangerez moins.
  • En lien avec cet article, je vous propose également de lire ma lettre sur l’effet matrice des aliments.

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