Notre part de pouvoir, en toute circonstance

Dans tout ce que nous vivons, absolument tout, il y a une part objective, neutre, et une part subjective, aux couleurs qui sont les nôtres.

La part objective, neutre, peut être désignée de multiples façons : “faits”, “circonstances”, “contexte”, etc.

Je vous propose d’en appeler les composants “Les faits objectifs“.

La part subjective, toujours singulière, qui nous appartient en propre, peut être désignée comme “opinions”, “point de vue”, “jugement”, “appréciation”, etc.

Je vous propose d’en appeler les constituants “Pensées“.

Un fait objectif :

  • existe indépendamment de ce que nous pensons : il existe objectivement, même lorsque nous n’y pensons pas ou quel que soit ce que nous en pensons. 
  • est neutre : il n’est intrinsèquement ni bon, ni mauvais, ni ceci, ni cela.
  • peut être prouvé comme existant devant un tribunal : tout observateur peut le constater, quelles que soient ses opinions le concernant.
  • fait l’unanimité : tout le monde est d’accord sur le fait qu’il existe.
  • n’est ni une opinion (“à mon avis…”), ni un jugement ou une appréciation (“c’est merveilleux que…”, “il aurait du…”).
  • n’entraîne à lui seul aucune réaction neurochimique ou neurophysiologique.

Ainsi sont des faits objectifs les éléments de fait qui constituent votre passé, lorsque vous les dépouillez de tout qualificatif et ne les rattachez pas à une émotion.

Ex : le divorce avec mon premier mari a été prononcé en 1998. C’est un fait objectif (qui existe abstraction faite de mes pensées le concernant), neutre, que je pourrai prouver devant un tribunal au besoin, tout le monde ne peut qu’être d’accord sur le fait que nous avons divorcé cette année-là, personne ne peut plus rien y changer (absence de contrôle) et ce divorce est, indépendamment des opinions, jugements ou appréciations que l’un ou l’autre d’entre nous pourrait nourrir à son égard.

Les faits objectifs sont hors de notre contrôle, le seront toujours (ex : le temps qu’il fera) ou le sont devenus (fait passé).

Il en va autrement avec nos pensées.

Une pensée

  • est une opinion, un jugement, une appréciation que nous portons sur un fait.
  • prend souvent la forme d’une phrase dans notre esprit.
  • révèle la façon dont notre cerveau apprécie, interprète, un fait objectif dont il a connaissance.
  • est 100 % subjective, variable du tout au tout selon chacun de nous.
  • affecte notre équilibre neurochimique et neurophysiologique.
  • est notre vérité intime, généralement perçue comme étant “la” vérité, la seule, la vraie.
  • peut être consciente comme inconsciente.
  • est fortement infléchie, modelée, par notre environnement au sens large (famille, amis, collègues, lieu de vie, conditions de vie etc.) et nos expériences, y compris transgénérationnelles.

Il est très utile (en fait, ça change carrément la vie !) de distinguer ce qui est du domaine des “pensées” dans nos vies et ce qui est du domaine des “faits objectifs”.

En effet, des dizaines de milliers de pensées colorent chaque jour ce que nous vivons, et nous avons tous tendance à les considérer comme des vérités. Ainsi, par exemple, depuis la nuit des temps « les espèces naturelles ne sont pas choisies parce que “bonnes à manger” mais parce que “bonnes à penser” »[1].

Or nous sommes totalement aux manettes de ce que nous pensons !

Ex : nous sommes totalement libres de penser ce que nous voulons de la décision du gouvernement français de nous contraindre au confinement actuellement, mais n’avons aucun contrôle sur le fait objectif qui est que ce confinement a été décidé.

Essayer de contrôler les faits objectifs, c’est peine perdue, énergie gaspillée pour rien.

Prendre la pleine mesure du pouvoir que nous avons sur ce que nous pensons de ces faits, c’est la porte pour accéder à notre plein potentiel, pour créer dans notre tête d’abord, concrètement ensuite, une vie bonne à vivre selon et pour nous.

Notre part de pouvoir en toute circonstance est de savoir distinguer les faits objectifs, contre lesquels il est inutile et épuisant de résister, des pensées subjectives, qui elles sont totalement soumises à notre libre arbitre.

Apprenons à ménager notre énergie et (re)prenons les rênes de nos propres pensées, pour construire en nous-mêmes et pour nous-mêmes la vie qui nous convient le mieux.

C’est fondamentalement à l’identification et la restauration de cette part de pouvoir en eux-mêmes que je travaille avec mes client·e·s.

Pour aller plus loin

Ces lettres pourront vous intéresser :

[1] Claude Lévi-Strauss, Le totémisme aujourd’hui, PUF, 1962. Voir aussi La pensée sauvage, Plon (Pocket), 1962, p. 120 et suiv.

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Pour écouter cette lettre, cliquez sur l’image ci-dessous.

Je vous la lis sans fard, telle que je suis.

Merci à ma fille Héloïse pour la mise en forme et la musique

♥♥ (Transition de Terje Rypdal) ♥♥

Prenez bon soin de vous, quelles que soient les formes que cela revêt pour vous,

A bientôt, 

Florence

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