Le mode victime

J’ai longtemps cru que je n’atteignais pas tel objectif personnel ou professionnel ou que je me sentais mal dans ma peau, dans ma vie, déprimée “parce que mes enfants, mon mari, l’université, le temps, la fatigue, l’argent, mon passé etc.”

Je vivais en mode victime.

D’autres que moi, d’évènements sur lesquels je n’avais pas la main, de circonstances extérieures.

Pauvre moi.

D’ailleurs je n’avais aucune conscience de me vivre en victime : tout ce que je proposais comme justification, limite, excuse, me semblait parfaitement objectif.

J’en étais persuadée.

Je suis une femme forte, déterminée, capable, intelligente, compassionnelle.

Dans les moments les plus difficiles de ma vie, j’ai eu le courage et l’humilité de consulter des thérapeutes compétents et j’ai été très ouverte à tout le formidable qu’ils m’ont apporté. J’ai beaucoup de gratitude à leur égard aujourd’hui encore.

J’ai eu des conversations difficiles avec mes très proches à des moments où je n’avais qu’envie de fuir et rompre.

J’ai tenu bon dans des périodes où tout me semblait s’être écroulé et où je me vivais à terre, sans avenir, à bout.

Je me suis battue pour ce en quoi je croyais, j’ai exploré, travaillé, pleuré, écouté, lu, dit, partagé, expérimenté, je me suis redressée encore et encore.

Pas vraiment un portrait de victime, n’est-ce pas ?

Et pourtant…

Je croyais dur comme fer que des éléments indépendants de ma volonté ou des personnes (par nature extérieures à moi) justifiaient chacune des difficultés que je rencontrais.

Je remettais l’essentiel de mon pouvoir de vie entre les mains de ces éléments et ces personnes.

Je reprochais : “C’est à cause de X qui a dit/ n’a pas dit, fait/n’a pas fait, que je blablabla…”

L’autre était responsable de mes émotions et des mes actes.

Je me défendais : “Non mais là, elle ne comprend pas, c’est incroyable, moi c’est différent, c’est blablabla” 

J’avais souvent besoin de me défendre, je percevais souvent les autres comme des ennemis : “il m’a attaquée”, “je dois me méfier d’elle”.

Je me cachais : je ne disais rien de ce qui se passait en moi, j’évitais autant que possible de me montrer, de m’exprimer, toujours sur la réserve.

J’avais peur de ce que les autres pouvaient me faire ressentir.

Je me plaignais : “Ah si seulement je n’avais pas ce poids en trop, alors blablabla.”

Je me sentais désolée pour moi-même et enfermée, avec beaucoup de négativité.

Encore aujourd’hui, alors que je partage tout ceci avec vous, une petite voix en moi me dit “mais tu avais bien raison, regarde xyz, tu n’y es pour rien, ce n’est pas ta faute.”

Mais je sais lui répondre, avec amour.

Je t’entends, ma flo.

Mais je sais que si j’emprunte la voie que tu me proposes, si je choisis de me percevoir comme une victime, je perds le pouvoir sur mes émotions, mes actions, mes résultats, et je ne le veux plus.

C’est moi qui suis en charge de mon état émotionnel et de ce que je vis, pas les autres.

Quand je vis pleinement cette responsabilité qui est la mienne, mon expérience de la vie est extraordinairement plus agréable, plus ouverte.

Je suis davantage dans l’énergie du cœur, et c’est avec celle-ci que je veux piloter ma vie.

C’est mon choix, et mon droit.

Plutôt que reprocher à ceci et ceux-là, je concentre mon attention sur ce qui est de ma responsabilité, c’est là que se trouve mon pouvoir.

Au lieu de me défendre, je m’ouvre aux autres et j’ai compris que mes émotions viennent de mes pensées, pas de l’extérieur, j’en suis donc responsable.

Je n’éprouve plus le besoin de me cacher et j’ose des choses -cette lettre par exemple !- que je n’imaginais même pas il y a quelques temps. J’affirme ouvertement qui je suis et c’est magnifique.

Je me plains peu, et lorsque je le fais, je sais me rappeler rapidement que c’est moi qui suis la pilote en chef de ma vie et j’agis en conséquence.”

Pouvoir nourrir ce dialogue intérieur est un des enseignements les plus merveilleux du coaching causal auquel j’ai été formée par une des meilleures écoles au monde, et que je pratique désormais.

Chacun de nous est libre de se vivre comme il·elle veut.

Nous ne sommes pas condamnés à vie à être/rester victimes, désemparés, démunies, à la merci des autres et de la vie.

Il est possible de penser la vie autrement, de la ressentir et de l’agir autrement.

Cerise sur le gâteau : c’est possible avec sérénité et joie, et pas à la force du poignet, en serrant les dents ou en renonçant à tout ce qui nous plaît.

J’ai beaucoup de gratitude envers mon cerveau d’avoir nourri le mode victime pendant toutes ces décennies : il croyait que cela était à mon profit.

Désormais, sans reproche envers moi-même pour ce qui a été et qui avait ses raisons, je choisis de laisser le mode victime au passé et de vivre et construire mon avenir autrement.

Et vous ?

Etes-vous en mode victime ?

Reprochez-vous souvent aux autres ou aux circonstances extérieures ?

Etes-vous facilement sur la défensive ?

Vous cachez-vous dès que possible -y compris de vous-même ?

Vous arrive-t-il souvent de vous plaindre et/ou de plaindre ?

Si oui, le mode victime vous est familier, bienvenue !

Vous avez le droit de changer de mode, d’être vous sans être ni bourreau ni victime.

Je vous propose également une vidéo sur cette thématique sur YouTube, Instagram ou Facebook.

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